Hommage
Hommage émouvant Mr Mechti est rentrée au Maroc par le vol de 20h30 pour retrouver ses proches et son pays de naissance. Merci à Fatiha, Kamel, Jean-Claude, Karim, Moudy, François, Nicolas, Jérémy, aux associations, aux particuliers, à Philippe Dorthes, Matthieu Rouveyre, Michèle Delaunay, Zouina Hammi, Anne Brézillon,le Consul Général du Maroc, les anciens combattants Présents et bien sur Alain Rousset. Ce soir nous étions plus de 150 personnes pour l'accompagner pour son dernier voyage..
Voici le discours que j'ai prononcé en hommage à Mohamed Mechti,Ancien combattant marocain de l'Armée française
Mesdames et Messieurs les élu-e-s,
Mesdames et Messieurs les président-e-s d'associations, Messieurs les anciens combattants,
Monsieurs Alain Rousset Député, Président du Conseil régional d'Aquitaine et Président d'honneur des Oubliés de la République ;
Cher-e-s ami-e-s,
Je vous remercier d'avoir répondu aussi nombreux à cette invitation pour rendre un dernier hommage à Mohamed Mechti.
Permettez-moi d'adresser des remerciement tous particuliers à ses proches, et bien évidemment leur témoigner, au nom des Oubliés de la République, toute ma solidarité et mon amitié face à cette épreuve.
Accompagner Mohamed Mechti dans son dernier voyage, c'est accompagner bien sûr l'homme, mais aussi ce qu'il représente.
L'homme, c'est l'humour, la convivialité et la générosité.
Ce qu'il représente, c'est le sacrifice consenti par tous ces combattants venus de loin pour libérer notre pays.
Et c'est « l'homme » qui a fait du combattant pour la liberté, un combattant pour la justice.
C'est cette envie de partager, de transmettre qui ont fait de Mohamed Mechti l'ambassadeur de tous ces héros qui ont servi sous nos drapeaux et furent oubliés pendant près d'un demi siècle.
50 ans durant lesquelles les anciens combattants issus des anciennes colonies ont touchés des pensions militaires huit à dix fois moindres que leurs frères d’armes français.
En octobre 2008, sa force, sa persévérance et son attachement aux valeurs de la République ont finalement conduit le Tribunal administratif de Bordeaux à revenir sur cette incompréhensible discrimination.
En décidant de revaloriser sa pension militaire (qui est passée de 79 à 800 euros), le Tribunal a ouvert la voie d'une véritable reconnaissance de la Nation à l’égard de ces hommes qui ont courageusement servi sous nos drapeaux.
Mohamed Mechti n'aura touché qu'un mois de pension militaire à taux plein.
Aujourd’hui, ils seraient 80 000, comme Mohamed Mechti, à attendre cette juste reconnaissance de la France.
Âgés de 80 à 90 ans, ils s’éteignent peu à peu.
Le combat que Mohamed Mechti a mené pour la justice ne doit pas rester vain.
Un proverbe arabe dit qu' « un droit ne disparaît pas, tant qu'il y a des hommes et des femmes pour le revendiquer. »
Il est hors de question que ce droit légitime à la reconnaissance disparaisse !!!
Et avec l'ensemble des associations qui oeuvrent depuis des années en faveurs de cette cause (je pense notamment au Collectif coordination décristallisation,... etc), les Oubliés de la République vont poursuivre leur action.
Une nouvelle fois, nous lançons un appel solennel au Président de la République.
D’une part, pour que soit étendue à l’ensemble des anciens combattants la décision que le Tribunal administratif de Bordeaux a rendue pour Mohamed Mecthi.
D’autre part, pour que la proposition de la loi déposée par Alain Rousset en tant que député, soit enfin adoptée par le Parlement.
Mohamed Mechti, c'est aussi le symbole de ce lien qui s'est tissé entre les deux rives de la méditerranée.
Déraciné par la force des choses de son pays natal, le Maroc, Mohamed Mechti a toujours exprimé son amour pour la France et s'est toujours montré digne des valeurs de la République.
Il est grand temps que nos gouvernants en face de même !!!
Ce dimanche soir à l’hôpital de Saint-André, pendant que nous accompagnions Mohamed Mechti dans son dernier voyage, la Marseillaise retentissait dans une chambre voisine car l'équipe de France de Handball gagnait la coupe d'Europe
Cette Marseillaise, je l'entend encore la chanter comme on chante une complainte pour exprimer un amour blessé.
Aujourd'hui j'ose le dire au nom de toute cette assemblée : Mohamed, votre combat ne sera pas vain.
Je vous remercie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire