Mes activités au quotidien

  • Conseillère régionale d'Aquitaine,
  • Députée Suppléante de Noël Mamère et
  • Membre du Parti Socialiste

mardi 13 juillet 2010

Alignement des pensions des anciens combattants issus des anciennes colonies : une victoire contre l'injustice.

Alain ROUSSET, Député de la Gironde et Président du Conseil régional d'Aquitaine et Naïma Charaï, Conseillère régionale d'Aquitaine et Présidente des Oubliés de la République accueillent avec grande satisfaction l'annonce du Président de la République d'aligner les pensions militaires des anciens combattants issus des anciennes colonies françaises sur celles de leurs frères d'arme français.

Après les décisions et avis émis par le Conseil d'Etat, la Halde, la Cour des Comptes, de nombreux tribunaux administratifs et dernièrement par le Conseil constitutionnel, le Président de la République suit enfin leurs préconisations.

Jusqu'alors « oubliés de la République », la France reconnaît enfin la bravoure dont ces hommes ont fait preuve au service de notre pays et met fin à une situation indigne.

Pour tous les anciens combattants, les associations et les élus qui oeuvrent depuis de nombreuses années en faveur de cette « décristallisation », c'est une victoire historique et la fin d'une injustice qui déshonorait notre pays depuis 50 ans.

Après avoir porté ce combat à l'Assemblée nationale en déposant une Proposition de loi, Alain ROUSSET entend désormais faire preuve de la plus grande vigilance pour que cette décision soit mise en application dans les plus brefs délais et qu'elle puisse permettre à tous les anciens combattants qui le souhaitent, de retrouver leur famille resté au pays.

5 commentaires:

Thomas Harding a dit…

C'est une grande nouvelle, mais je me demande si les Harquis sont concernés par ceci.

Les Harquis ne supportaient pas l'atrocité de l'oppression menée par les bandes armées de leur propre population autochtone et ont choisi l'autre camp.

D'autre part, lors de la guerre d'Indochine, des soldats métropolitains ont choisi le camp des opprimés : on les appelle « les oubliés d'Annam ».

Ils ont fait sur le terrain ce qu'a dit Boris Vian dans sa chanson.
Et ils mériteraient eux aussi qu'on rende justice à leur courage.

Parce que j'ai vu le résultat des guerres coloniales ou politiques au Cambodge, lors de la période de l'élection de la première assemblée constituante : les mines (mutilations) et l'agent orange (malformations) abîmaient l'homme tandis que les forêts, les rizières et les routes continuaient d'être dévastées par intérêt (mines anti-personnelles ou anti-chars, mines clandestines, déforestation anarchique par des bandes armées ou des organisations criminelles, expulsion par ces organisations des premiers occupants -- que l'ONU rendait de-facto propriétaires légitimes des lieux -- pour y placer des prête-noms, etc).

J'y ai vu des enfants prostitués, pour survivre à la faim. Il a fallu qu'on m'explique que le dollar qu'ils réclamaient, ils ne le mendiaient pas.

J'ai fréquenté les prostituées, les masseuses et les serveuses de bar ou de restaurant, et toutes étaient des femmes ayant souffert.

Certaines étaient des femmes répudiées, d'autres nourrissaient la famille, enfin certaines étaient des filles vendues par leurs parents pour donner une chance de survie à leur famille, et finalement à elles-mêmes.

Quel que soit le métier qu'on leur imposait ou qu'elle avaient trouvé d'elles-mêmes pour survivre, elles restaient belles et fières.

Une serveuse du restaurant qui nous tenait lieu de mess m'a raconté l'agonie de son père, attaché durant plusieurs jours à un bambou et torturé pour avoir attrapé une grenouille. Je me souvient du nom de cette jeune fille : Sovann Sreh Anou. Et aussi de la réponse de la jeune femme, qui employait son salaire à faire vivre les enfants de l'orphelinat dont elle était issue, en son français si impeccable, lorsque je lui ai demandé pourquoi elle n'avait pas encore de mari : « pour se marier il faut avoir de l'argent : il n'y a pas l'argent, il n'y a pas de mariage ». Parce que le mariage, comme en Inde, y est doté par la fille ou sa famille. Et en plus il est « arrangé ».
Alors les romans et les bandes dessinées pour jeunes filles qu'on y trouve y racontent des histoires de mariages d'amour. Et la lutte pour y parvenir.

Je me souviens des pleurs d'une serveuse de bar, la petite Li, à l'annonce de ses « fiançailles »,

Je me souviens aussi de la grande Li, la gérante de vingt-cinq ans touchant trois fois le salaire moyen (soit ~ 150 USD), qui avait marchandé pour moi une étoffe à un prix décent, m'expliquant qu'elle avait déjà pris sa part de bénéfice devant le billet de dix dollars que je lui tendais pour son service.

J'ai aussi vu en RDC les dévastations par des bandes armées, alors que des photos d'une atrocité inhumaine nous parvenaient au commandement avancé.

Et j'ai aussi vu la peur des Ougandais des « soldats de dieu » qui s'y tenaient encore.

Les guerres civiles sont les plus sales : elles suscitent des réactions plus extrêmes encore que les guerres étrangères, et les régimes qu'elles instaurent souvent plus atroces encore que ceux de la deuxième guerre mondiale en Europe.

Même la simple rumeur d'une possible présence des soldats de la paix est prétexte à massacres, et la population se retourne contre eux par crainte plutôt que par intérêt.

Les jeunes filles et les enfants y sont les proies les plus faciles. Et les femmes y deviennent plus courageuses que les hommes.

Naïma Charaï a dit…

Thomas votre post est poignant et prête à en dsicuter avec vous donc n'hésitez pas à me joindre au Conseil Régional D'aquitaine. Bien à vous Naïma

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je me permets de vous déposer un commentaire car j'ai à l'instant eu la vive émotion de suivre les documentaires consacrés à M. Mohamed Mechti (paix à son âme). Ayant remarquée votre présence dans un des documentaires et suite à votre article sur la revalorisation des pensions dûes aux anciens combattants, pouvez vous m'apportez quelques éléments de réponse.

En effet, mon grand père vivant aujourd'hui au Maroc bénéficie d'une pension militaire très minime et je voulais savoir si cette valorisation était automatique à partir de 2011 ou alors est ce que mon grand père doit faire une démarche quelconque pour prétendre à cette valorisation ?

Je vous serais reconnaissante de prendre le temps de me répondre car malheureusement il est difficile d'obtenir des éclaircissements sur la question.

Enfin, outrée par la situation de tous ces anciens combattants vivant en France dans des conditions très difficiles mais aussi par ceux retournés dans leur pays d'origine sans le respect qu'il leur est dû, je voudrais savoir s'il existait aujourd'hui des associations ou groupes militants que je pourrais rejoindre. En effet, il est important même s'il est un peu tard de montrer au gouvernement actuel qu'en tant que seconde, troisième ou autres générations d'immigrés, nous souhaitons faire reconnaître le travail et le sacrifice de nos grands parents dans les combats que la France à mené il n'y a encore pas si longtemps. Peut être que nos grands pères n'ont pas le droit de vote mais nous si et il est possible de fédérer les jeunes autour de ce projet.

Au plaisir de vous lire je vous remercie pour votre travail et votre implication pour cette belle cause.

Naïma Charaï a dit…

Bonjour Monsieur,
Difficile de répondre à la demande spécifique de votre grand-père, mais en tout état de cause il n'y aura pas d'automaticité dans le cadre de la loi de finance de janvier 2011. Les personnes vont devroir se manifester. Cordialement
N.C

Naïma Charaï a dit…

Bonjour Monsieur,
Difficile de répondre à la demande spécifique de votre grand-père, mais en tout état de cause il n'y aura pas d'automaticité dans le cadre de la loi de finance de janvier 2011. Les personnes vont devroir se manifester. Cordialement
N.C